Réussir la culture de l´ail
L'ail, c'est bon, c'est sain et c'est décoratif
Apprécié depuis la plus haute antiquité, l'ail a toujours été utilisé pour ses vertus aromatiques et nutritives : chez les Grecs et les Romains, il était utilisé pour soutenir les forces des moissonneurs et des athlètes. Utilisé pour parfumer les plats, l'ail stimule l'appétit et favorise la digestion.
L'ail se conserve très bien dans les pièces les plus chaudes de la maison. Réunis en tresses, ses bulbes constituent toujours une agréable décoration dans les cuisines et salles à manger. Les plants certifiées qui produisent des bulbes plus gros, bien réguliers et très sains, promettent à tout jardinier autant de satisfactions visuelles que gustatives !
La culture de l'ail est une des plus simples et des plus faciles à réussir avec très peu de travail.
Comment choisir son ail, à bâton ou sans bâton ?
L'ail à bâton est un ail qui va produire une hampe florale rigide (qui sera non fertile et qui produira une fleur) durant sa culture. La hampe florale sera idéale pour le tressage de l'ail.
L'ail sans bâton ne produira pas cette hampe florale et donc les caïeux seront plus gros.
Conservation de l'ail avant plantation
Afin de garder une qualité optimale ceux-ci doivent être stockés dans un milieu sec, aéré mais non chauffé, à labri du gel (où la température ne descend pas au-dessous de zéro) comme une cave, un cellier ou un garage.
Le lieu doit être le plus sombre possible, pour éviter la germination des bulbilles. Il est conseillé détaler les bulbes dans une clayette mais attention aux rongeurs qui en sont très friands.
Dans ces conditions, il est possible de les conserver plusieurs semaines avant leur plantation.
Une précaution indispensable : planter dans un sol qui n'a pas porté, les années précédentes, une plante de la même famille : ail, échalote, oignon, poireau.
L'ail pousse dans tous les sols pourvu qu'ils soient aérés et non sableux. Il se contente des reliquats de fumure des cultures précédentes. Une fumure de fond, pourvue en potasse et en soufre mais non azotée, peut néanmoins être profitable.
L'ail est une culture facile d'entretien : si l'on a pris soin d'utiliser des plants certifiées pour éviter les maladies transmises par la semence (virus, pourritures, nématodes), il nécessite rarement des traitements.
> Une plantation rapide
Séparez les caïeux (gousses) juste avant la plantation et ne conservez que les plus gros, sains et bien formés. Les petits caïeux du centre de la tête peuvent être utilisés pour la cuisine. Plantez les caïeux à 3 cm de profondeur, pointe en haut, espacés d'environ 10 cm, sur des rangs distants de 30 cm. Dans les terrains qui se ressuient mal, on plante sur des billons d'une dizaine de centimètres de hauteur. On peut aussi planter plus serré pour la production d'aillets dont l'arrachage précoce éclaircira la plantation destinée à une récolte plus tardive.
Quelques binages pour éliminer les mauvaises herbes et, si le mois de mai est sec, des arrosages au moment de la formation des bulbes suffiront à obtenir une culture pleine de vigueur.
Les multiples utilisations de l'ail permettent d'étaler la récolte sur plusieurs mois. Pour une plantation d'automne, on peut récolter :
dès avril : les aillets (ou jeunes plants), obtenus en arrachant la plante avant la formation du bulbe, sont délicieux à la croque au sel ou hachés dans les salades, les fromages blancs... ; les feuilles, coupées comme la ciboulette, servent à parfumer salades et omelettes.
en mai : récolte en vert au fur et à mesure des besoins de la cuisine. Les plantes bien vertes issues de plants certifiés permettent de consommer aussi bien le bulbe que les feuilles.
à partir de fin juin : récolte à maturité, suivie d'un séchage de quelques jours à l'ombre (le soleil provoque des brûlures et diminue la conservation), avant de faire des bottes ou des tresses.
Peu d'insectes s'en prennent à l'ail qui aurait d'ailleurs des propriétés insecticides et répulsives.
Le simple fait de couper les fanes et les laisser sur le terrain a un effet bénéfique pour les autres cultures.
Quelques irréductibles risquent cependant de se montrer gourmandes :
- La teigne (affreuse petite chenille vert blanchâtre) et l'anthomie, un petit vert blanc qui ronge les bulbes.
- La larve de hanneton, un gros vert blanc cette fois, peut occasionner de gros dégâts dans les semaines qui suivent la plantation en dévorant systématiquement les racines.
Du côté de nos traditionnels champignons, grands pourfendeurs de cultures dès que celles-ci ne sont pas dans des conditions optimales de croissance (ce qui arrive plutôt fréquemment malgré tous les bons soins que l'on croit apporter) deux se distinguent :
- La rouille, avec ses tâches orangées caractéristiques sur le feuillage, que l'on traite en général au cuivre : bouillie bordelaise, sulfate de cuivre ou mieux, oxychlorure de cuivre.
- La graisse, qui fait pourrir les bulbes en terre. Elle est provoquée par des excès d'humidité ou des amendements trop frais.
Contre celle-ci il n'y a pas grand chose d'autre à faire que d'arracher et brûler les sujets atteints en veillant bien à respecter scrupuleusement les rotations les années suivantes.
Cependant, dans des conditions correctes de culture, l'ail reste une plante en général peu sensible aux maladies et ravageurs.
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