Chou chinois pak choï tatsoï

Réussir la culture du chou de Milan

Le chou pommé et le chou vert sont les 2 formes de chou cultivées les plus anciennes. Cette catégorie se divise en deux : les choux à pomme lisse appelés choux cabus et les choux à pomme frisée appelés choux de Milan. Ce sont à ces derniers que l’on s’intéresse ici. Ils produisent une pomme tendre, moins compacte que celle du chou blanc et présentent des feuilles fripées ou gaufrées, qui les rendent particulièrement résistants au froid. Ils peuvent être cultivés quasiment durant toute l’année en alternant les différentes variétés disponibles et en jouant sur leurs périodes de plantation. Grâce à leurs faibles exigences en matière de climat, il est possible de les cultiver dans toutes les régions françaises.

Un peu d'histoire sur le chou de Milan

Nom latin Brassica oleracea var gemmifera
Ordre : Brassicales
Famille : Brassicassée
Genre : Brassica
Espèce : Chou de Bruxelles

Mélange de plusieurs variétés de tomates

L'histoire du chou de Milan

Chez les Grecs et les Romains de l’Antiquité, le chou est déjà cultivé et reconnu comme le légume par excellence. Les auteurs, l’ayant cité dans leurs ouvrages ne manquent pas : Théophraste, Caton, Pline l’Ancien, Ovide. Il fut également l'un des rares légumes du Moyen-Age. Recettes et citations abondent et témoignent de sa forte présence sur les tables comme sur les étals, jusqu’à la choucroute, déjà mentionnée en 1325. Après l’Antiquité et le Moyen-Age, la Renaissance en fit également grand cas. Ce n’est que récemment, en Europe tout du moins, que la consommation de choux diminue. Ces derniers sont probablement concurrencés par d’autres légumes hors saison ayant accompli un long voyage. Toujours est-il que nos prédécesseurs appréciaient leur culture simple et surtout leur période de production car en jouant sur les variétés, il est tout à fait possible d’en récolter 365 jours par an. Le chou de Milan fait partie des choux cultivés depuis le plus longtemps avec le chou cabus.

Etymologie

Le chou de Milan porte le nom de la ville principale de la région italienne dont il est originaire : la Lombardie.

Goût

Le chou de Milan a un goût de chou typique, assez prononcé et savoureux. Il se marie parfaitement avec des plats d'hiver comme les potées, les plats au four et les plats mijotés.

Valeurs nutritives

La valeur alimentaire du chou est relative, puisque, comme de nombreux légumes, il contient essentiellement de l'eau. I il est cependant riche en vitamines C et les dérivés sulfurés qu'il contient ont des propriétés antimicrobiennes.

Anecdotes

Les Romains, dont la pharmacopée était des plus pauvres, voyaient dans le chou un remède universel. Peut-être était-ce lié à l'odeur si caractéristique de sa cuisson ? A les lire, il aurait nombre de mérites : guérir la mélancolie, les rhumatismes et même les tumeurs.

Principales sous-espèces et variétés

Comment cultiver du chou de Milan ?

Informations techniques

  • Niveau de difficulté : 2/3
  • Densité : De 4 plants / m².
  • Cycle de vie : Annuelle ou bisannuelle cultivée comme une annuelle.
  • Mode de reproduction Sexué.
  • Type de pollinisation : Allogame avec pollinisation par insectes.
  • Poids pour 1000 graines : Environ 2,4 à 3,4 grammes.

Climat et sol

  • Zone climatique et rusticité : Le chou de Milan apprécie les régions fraîches mais s'adaptera à toutes les régions françaises.
  • Type de sol : Sol frais et profond.
  • pH : Sol neutre ou légèrement basique.
  • Humidité : Sol bien drainé.
  • Exposition : Ensoleillée.
  • Température : Le chou de Milan n'apprécie pas les trop fortes températures et se développera moins bien dans les régions les plus chaudes de France.
  • Risques liés au climat / résistance au gel : Le chou de Milan est rustique et survit à des températures allant jusqu'à -15°C. En revanche, s'il fait trop froid, il montera vite à graines. Il est donc conseillé de le protéger dans les régions à hiver rigoureux.
  • Synonymes et autres noms : Chou de Savoie, chou pancalier, chou cloqué, chou vert.

Comment réussir le semis ?

  • Période de semis : De janvier à juin.
  • Type de semis : Semer en ligne.
  • Température de germination : 20°C.
  • Nécessité d’un passage au froid : Un passage au froid permet une levée plus rapide, mais n’est pas indispensable.
  • Trempage : Un trempage permet une levée plus homogène et plus rapide, mais n’est pas indispensable.
  • Distançage :
    • Dans le rang : 50 cm sur le rang.
    • Entre les rangs : 50 cm entre les rangs.
  • Profondeur de semis : 1 cm de profondeur.
  • Temps de levée : 6 à 10 jours.
  • Eclaircissage : Eclaircir de 5 cm après l'apparition des premières feuilles.
  • Lieux et conditions :
    • Sous abri : Semer sous abri de janvier à avril.
    • Pleine terre / sans protection : Semer de mars à juin en pépinière à 4 cm en tous sens.
Graines de tomates

Entretien et soin des cultures

  • Préparation du sol Bien décompacter le sol avant la plantation ou le semis en place.
  • Repiquage : Après un semis sous abri, repiquer une première fois en pépinière, quand les plants ont 3 à 4 feuilles à 10 cm, puis une seconde fois en pleine terre, quand les plants ont 6 à 8 feuilles à 80 cm en tous sens. Après un semis en pépinière, repiquer une seule fois.
  • Arrosage :
    • Fréquence : Arrosages très réguliers.
    • Quantité : Arrosages abondants sans excès.
    • Période : Tout au long de la culture mais plus particulièrement à la plantation.
  • Outillage : Arrosoir et binette ou houe.
  • Désherbage : Un désherbage régulier est recommandé durant toute la croissance du chou de Milan.
  • Binage / sarclage / buttage / paillage : Les choux de Milan demandent à être buttés en cours de culture. La terre ramenée au pied, au long de la saison, améliore leur ancrage dans le sol et permet un meilleur développement racinaire. Une fois ce travail accompli, ils peuvent être paillés pour limiter les arrosages.
  • Protections hivernales : Pour permettre au chou de Milan de ne pas monter trop vite à graines à cause du froid de l'hiver, il est conseillé d'installer une protection hivernale tel qu'un paillage épais ou un voile d'hivernage.
  • Période de récolte : De septembre à mars.
  • Partie de la plante On consomme la pomme du chou de Milan.
  • Stade  Pour savoir si les choux sont bons à récolter, appuyer sur le sommet de la pomme avec le bout des doigts. Une résistance doit se faire sentir.
  • Rendement moyen : On peut compter environ 500 grammes à 2 kg par pomme, et une pomme par pied.
Culture de pieds de tomates

Techniques de cultures

Rotation des cultures

Il est recommandé de ne pas replanter au même endroit de choux de légumes ou d'engrais verts de la même famille tels que les radis, les navets, la roquette, la moutarde, ou le colza avant 5 ou 6 ans. Cela permet d' éviter d' attirer les ravageurs spécifiques à la famille des choux de Milan et de ne pas entretenir la présence de champignons parasites dans le sol. De plus, le chou de Milan est gourmand en azote, il faut donc le planter si possible après une plante améliorante, comme la fève, le pois, le haricot, le trèfle ou la luzerne. Après les choux, on pourra semer des légumes racines, qui puiseront les éléments nutritifs plus en profondeur.

Plantes compagnes

Certaines plantes aromatiques (au parfum prononcé) peuvent masquer l'odeur des choux et donc leurrer les ravageurs qui se repèrent à l'odeur. On peut ainsi entourer les choux de mélisse, de sauge, de romarin, de coriandre, d'aneth, mais aussi d'œillets d'Inde.

Conservation et stockage

Mode : Récolter les pommes au fur et à mesure des besoins et conserver au frais.
Durée : Les pommes se conservent 1 à 2 semaines au frais.

Utilisation du chou de Milan

Culinaire : Le chou de Milan se décline aussi bien cru en salade, que cuit en accompagnement ou en plat principal. Poêlé, à la vapeur, au four, il s’accommode de bien des façons différentes. Voici quelques exemples de recette : potée de chou, gratin de pâtes au chou, chou farci, tarte d'hiver au chou de Milan, cabillaud au chou de Milan.

Les maladies et ravageurs du chou de Milan

Les maladies

Les ravageurs

Le chou de Milan est sensible à l'oïdium, champignon identifiable à son feutrage blanc sur la face supérieure des feuilles. Une culture bien nourrie et correctement espacée s'en remet sans traitement particulier. Le mildiou est la principale maladie des choux, qui se déclare par temps froid et humide, surtout sur les jeunes plants. Une pulvérisation de bouillie bordelaise peut suffire à contenir la maladie.


Les semer l'été est toujours un risque, tant les altises (des puces de jardin) peuvent s'en régaler. L'inévitable voile de forçage ou filet anti-insectes est alors de mise. On peut également déplorer des dégâts de pucerons. Le plus souvent, leurs prédateurs naturels hébergés dans nos jardins limitent la profusion au cours de la saison. Un ou deux passages de savon noir sont souvent efficaces. Quand les quantités cultivées ne sont pas importantes, un simple ramassage manuel est suffisant. Il faut aussi surveiller les limaces tout au long de la culture. Pour s'en débarrasser, on peut épandre un bandeau de cendres de bois ou semer un mélange anti-limaces. On peut aussi installer une muraille anti-limaces ou utiliser des auxiliaires de culture. La mouche du chou, la piéride du chou et les noctuelles peuvent aussi s'inviter dans cette culture. Des solutions polyvalentes existent pour s'en débarrasser comme un voile anti-insectes ou la pulvérisation d'extrait de tanaisie, qui permet de se débarrer des trois. Le piégeage à phéromones peut aussi s'avérer utile tant pour la piéride que pour les noctuelles.

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