Semer en pleine terre
Qu'ils restent en place ou qu'ils soient destinés à être repiqués, on distingue les semis de pleine terre de ceux réalisés dans des supports divers - mottes, godets, terrines et alvéoles principalement - nécessitant d'utiliser un substrat autre que la terre de jardin.
Le semis directement en place en lignes
La technique
C'est le semis de base. Le rayon est ouvert à la pointe de la serfouette et les graines sont réparties régulièrement en ligne. Le sillon est ensuite refermé soit à la pointe de la serfouette en ramenant la terre des lèvres qui se sont naturellement formées de part et d'autre au cours de l'ouverture, soit pour des semis un peu déliats (carottes, panais, etc.) en recouvrant d'un mélange de sable et de terreau en quantité égale. Il est très important ensuite de bien tasser le semis : avec le dos du râteau, la langue de la serfouette, ou au petit rouleau de type rouleau à gazon.
Enfin, le semis est copieusement arrosé : comptez 15 mm, soit 15L d'eau/m² ! Le mieux est bien sûr d'avoir un système de goutte à goutte, mais l'arrosage à la pomme convient également. Pour un vrai arrosage en pluie fine, on arrose avec la pomme orientée vers le haut. Le semis doit ensuite rester humide jusqu'à la levée. Couvrez-le avec un voile : il sera ainsi protégé des rayons du soleil, des vents désséchants ou de trop fortes pluies souvent battantes.
Une fois la germination achevée, le semis doit être soigneusement éclairci ; les éventuels plants en surnombre seront repiqués ou offerts pour les espèces supportant d'être déplacées.
Pour quelles plantes ?
On sème donc directement en lignes les plantes potagères à racines longues (radis d'hiver et radis de tous les mois, carottes, panais, persil et cerfeuil tubéreux, betteraves crapaudines, salsifis, scorsonères, etc.), mais aussi de nombreuses autres pouvant être déplacées : épinards, laitues, navets, bettes, etc.
Le semis directement en place a l'avantage incontestable de permettre aux plantes de développer un bien meilleur système racinaire que dans le cas d'un repiquage. La plante ne subit aucun stress (ce qui réduit aussi le risque de montée à graines prématuré) et est de ce fait en général bien plus résistante à la sécheresse.
Le semis en pépinière de pleine terre
La technique des semis en pépinière
Il est réalisé exactement comme un semis en lignes, mais il est destiné à être intégralement arraché pour replanter les jeunes plants à bonne distance.
Cette méthode est utilisée pour limiter les surfaces à entretenir en attendant que les plants soient suffisamment développés.
Choisissez bien en revanche votre moment pour repiquer : hormis pour les solides poireaux, cette opération se fait le soir - particulièrement l'été - pour éviter que les plantules n'aient à souffrir des rayons du soleil. N'hésitez pas à ombrer vos rangs après le repiquage, soit avec un voile d'ombrage, soit avec des cagettes retournées.
Faites vos pépinères si possible à un endroit du potager que vous fréquentez "assidûment". Ces semis demandent en général plus de surveillance qu'un rang classique, que ce soit pour limiter l'enherbement ou contrôler la présence d'éventuelles maladies ou de ravageurs. Il est inutile d'installer des plants qui ne seraient pas parfaitement sains ou qui auraient souffert trop longtemps de la concurrence d'éventuelles adventices.
Pour quelles plantes ?
On sème ainsi principalement oignons et poireaux, mais aussi les choux. On peut également cultiver selon cette méthode les laitues, chicorées endives, chicorées sauvages ou même les betteraves rondes.
Les semis en poquets
La technique des semis en poquets
Pourquoi dit-on poquet plutôt que paquet puisque ce sont dans les faits des petits paquets ?
Le jardinier les dépose régulièrement avant de les recouvrir et de les tasser comme n'importe quel semis. Cette méthode permet de faciliter le désherbage, de renforcer la résistance au vent de ces plantes qui se soutiendront mutuellement, ou de garantir une levée régulière.
On ouvrira alors ces poquets à la pointe de la serfouette ou à la pelle transplantoir.
Après les semis, refermez-les soit, et ce peut être l'occasion de faire un amendement supplémentaire, avec un mélange à parts égales de sable et de terreau.
Pour quelles plantes ?
On peut semer en poquets sans éclaircissage à la levée les haricots, les pois ou les fèves par exemple, ou en poquets à éclaircir à la levée les courgettes, les concombres, les courges, etc. Cette technique permet de garantir une levée sans "trous" et de profiter de la meilleure résistance d'une plante n'ayant pas eu à subir de transplantation.
Certaines graines ont un sens.
Ainsi, même si, par géotropisme, les graines de Cucurbitacées parviennent à germer, semez vos graines de courges, de courgettes, de concombre et de melons en les piquant le "hile" en bas. Le hile est la partie pointue de la graine, cicatrice du point où la semence était atachée à la plante. La germination n'en sera que meilleure.
