
Réussir la culture du chou de Bruxelles
Le chou de Bruxelles est une variété de chou cultivée pour ses bourgeons axillaires qui forment, à l'aisselle des pétioles, de petites têtes pommées, composées de nombreuses feuilles désassemblées, consommées comme légume. Celui-ci émet une tige florale d’un mètre de haut dès la deuxième année.
Sommaire de l'article
Un peu d'histoire sur le chou de Bruxelles
Nom latin : Brassica oleracea var gemmifera
Ordre : Brassicales
Famille : Brassicassée
Genre : Brassica
Espèce : Chou de Bruxelles

L'histoire du chou de Bruxelles
Après la construction de la seconde enceinte de Bruxelles au XIVème siècle, la culture maraîchère se développa dans l’actuelle commune de Saint-Gilles, extérieure à l’enceinte. Ces cultures maraîchères prirent peu à peu une extension considérable puisque toutes les terres arables furent progressivement transformées en surfaces de cultures, notamment grâce à des travaux d’assèchement. Les maraîchers durent trouver des moyens d’augmenter encore leur rendement afin de faire face à l'accroissement démographique de Bruxelles. Il semble que ce soit vers 1685 que les Saint-Gillois créèrent un nouvel hybride de chou qui se cultivait verticalement et rentabilisait la superficie cultivable qui se raréfiait avec l'augmentation de la population urbaine. Cette culture très rentable occupa rapidement de grandes étendues, et valut aux Saint-Gillois le surnom bruxellois de "Kuulkappers" (coupeurs de choux). Cet hybride fut introduit en France en 1815, en Angleterre en 1884.
Etymologie
Le chou de Bruxelles tient son nom de son lieu d'origine : la région de Bruxelles en Belgique.
Goût
Le chou de Bruxelles est un légume doux au goût, légèrement sucré.
Valeurs nutritives
La valeur alimentaire du chou est toute relative, puisque, comme de nombreux légumes, il contient essentiellement de l'eau. Cela dit, il est en général riche en précieuses vitamines C, et les dérivés sulfurés qu'il contient ont des propriétés antimicrobiennes et insecticides.
Anecdotes
Le chou de Bruxelles est particulièrement riche en vitamines C. Il semblerait en effet que 80 g de chou de Bruxelles contiennent 4 fois plus de vitamine C que la même quantité d'oranges.
Principales sous-espèces et variétés
De Rosny, Groninger, Rouge rubine.
Comment cultiver du chou de Bruxelles ?
Informations techniques
- Niveau de difficulté : 2/3
- Densité : De 4 plants / m².
- Cycle de vie : Annuelle ou bisannuelle cultivée comme une annuelle.
- Mode de reproduction : Sexué.
- Type de pollinisation : Allogame avec pollinisation par insectes.
- Poids pour 1000 graines : Environ 3,3 à 3,9 grammes.
Climat et sol
- Zone climatique et rusticité : Le chou de Bruxelles apprécie les climats tempérés mais ils se cultivent aussi très bien dans les régions plus froides.
- Type de sol : Sol frais et profond.
- pH : Sol neutre ou légèrement basique.
- Humidité : Sol bien drainé.
- Exposition : Ensoleillée.
- Température : Le chou cabus n'apprécie pas les trop fortes températures et se développera moins bien dans les régions les plus chaudes de France.
- Risques liés au climat / résistance au gel : Le chou de Bruxelles est très rustique et résistera bien au froid et aux gelées. Ces dernières amélioreront même le goût des variétés tardives.
Comment réussir le semis ?
- Période de semis : De février à mai.
- Type de semis : Semer en ligne.
- Température de germination : De 13 à 30°C.
- Nécessité d’un passage au froid : Pas nécessaire.
- Trempage : On peut faire tremper les graines quelques heures pour améliorer la germination, mais cela n'est pas indispensable.
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Distançage :
- Dans le rang : 50 cm sur le rang.
- Entre les rangs : 50 cm entre les rangs.
- Profondeur de semis : À peine recouvert.
- Temps de levée : 8 jours.
- Eclaircissage : Eclaircir de 6 à 8 cm en tous sens après la levée.
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Lieux et conditions :
- Sous abri : Les choux de Bruxelles sont semés sous abri de février à mars.
- Pleine terre / sans protection : Semer en pépinière d'avril à mai.

Entretien et soin des cultures
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Préparation du sol : Bien décompacter le sol avant la plantation et apporter du compost bien décomposé (mais éviter les apports de fumures récentes).
- Repiquage : Installer les plants en place, à 50 cm en tous sens, quand ils ont 4 à 5 feuilles.
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Arrosage :
- Fréquence : Arrosages réguliers.
- Quantité : Arrosages modérés.
- Période : Tout au long de la culture mais plus particulièrement à la formation des pommes.
- Outillage : Arrosoir et binette ou houe.
- Désherbage : Un désherbage régulier est recommandé durant toute la croissance du chou de Bruxelles.
- Binage / sarclage / buttage / paillage : Les choux de Bruxelles demandent à être buttés en cours de culture. La terre ramenée au pied au long de la saison améliore leur ancrage dans le sol et permet un meilleur développement racinaire. Une fois ce travail accompli, ils peuvent être paillés pour limiter les arrosages.
- Protections hivernales : Le chou de Bruxelles n'a pas besoin de protection pour l'hiver, il y est adapté.
- Période de récolte : De septembre à mars.
- Partie de la plante : On consomme les pommes du chou de Bruxelles.
- Stade : Pour savoir si les choux sont bons à récolter, appuyer sur le sommet de la pomme avec le bout des doigts. Il faut sentir une résistance. Les pommes des choux précoces sont souvent un peu plus lâches et plus tendres que celles des variétés tardives.
- Rendement moyen : Un pied de chou de Bruxelles produira entre 20 et 75 pommes de 3 cm de diamètre. Ce chiffre peut changer selon les conditions et les variétés.

Techniques de cultures
Rotation des cultures
Afin d'éviter d'attirer les ravageurs spécifiques à la famille des choux de Bruxelles et de ne pas entretenir la présence de champignons parasites dans le sol, il est recommandé de ne pas replanter de choux ni de légumes ou d'engrais verts de la même famille tels que les radis, les navets, la roquette, la moutarde ou le colza, avant 5 ou 6 ans au même endroit. De plus, le chou de Bruxelles est gourmand en azote, il faut donc le planter si possible après une plante améliorante, comme la fève, le pois, le haricot, le trèfle ou la luzerne. Après les choux, on pourra semer des légumes racines, qui puiseront les éléments nutritifs plus en profondeur.
Plantes compagnes
Certaines plantes aromatiques (au parfum prononcé) peuvent masquer l'odeur des choux et donc de leurrer les ravageurs qui se repèrent à l'odeur. On peut donc entourer les choux de mélisse, de sauge, de romarin, de coriandre, d'aneth, mais aussi d'œillets d'Inde ou de tomates. De plus, certaines plantes, grâce à leur teneur en huiles essentielles, ont la faculté de repousser des parasites spécifiques des choux tels que le genêt (qui repousse la piéride, la noctuelle ou l'altise) ou le sureau (qui repousse les pucerons par exemple).
Gestes techniques
Il est conseillé de tuteurer le chou de Bruxelles car il a un fort développement en hauteur. Couper les feuilles basses dès qu'elles jaunissent.
Conservation et stockage
Mode : Ils sont récoltés en hiver, au fur et à mesure des besoins, en commençant par le bas, où ils sont plus avancés. Conserver ensuite les pommes au frais, au congélateur, ou suspendre la tige complète dans un endroit frais et à l'abri de toute lumière.
Durée : Les pommes se conservent quelques jours au frigo, jusqu'à 1 an au congélateur et les pommes sur tiges suspendues se conservent quelques semaines. On peut préciser qu'ils seront toujours meilleurs s'ils sont mangés dans les deux jours suivant la récolte.
Utilisation du chou de Bruxelles
Culinaire : Les choux de Bruxelles se consomment cuits à l’eau, sautés à la poêle, rôtis au four, en gratin, comme légumes d’accompagnement ou râpés en salade. C’est un légume vert d’hiver.
Les maladies et ravageurs du chou de Bruxelles
Les maladies
Les ravageurs
Du côté des maladies, le chou de Bruxelles est sensible au classique oïdium, ce champignon identifiable à son feutrage blanc sur la face supérieure des feuilles qui peut se montrer ennuyeux. Comme d'habitude, une culture bien nourrie et correctement espacée s'en remet sans traitement particulier. Le mildiou est la principale maladie des choux, qui se déclare par temps froid et humide, surtout sur les jeunes plants. Une pulvérisation de bouillie bordelaise peut suffire à contenir la maladie.
Les semer l'été est toujours un risque, tant les altises (des puces de jardin) peuvent s'en régaler. L'inévitable voile de forçage ou filet anti insectes est alors de mise. On peut également déplorer des dégâts de pucerons. Le plus souvent, leurs prédateurs naturels hébergés dans nos jardins limitent la profusion au cours de la saison. Sinon, un ou deux passages de savon noir sont souvent efficaces, et surtout quand les quantités cultivées ne sont pas importantes, un simple ramassage manuel est tout à fait suffisant.Il faut aussi surveiller les limaces tout au long de la culture. Pour s'en débarrasser on peut épandre un bandeau de cendres de bois ou semer un mélange anti-limaces. On peut aussi installer une muraille anti-limaces ou utiliser des auxiliaires. La mouche du chou, la piéride du chou et les noctuelles peuvent aussi s'inviter dans cette culture. Des solutions polyvalentes existent pour s'en débarrasser comme un voile anti insecte ou la pulvérisation d'extrait de tanaisie qui permet de se débarrer des trois. Le piégeage à phéromone peut aussi s'avérer utile tant pour la piéride que pour les noctuelles.