La rotation et les associations des cultures au potager
Afin de palier à l'usure naturelle des éléments nutritifs du sol, il faut d'une part un minimum d'organisation et, d'autre part, respecter quelques principes de base.
Pourquoi faire une rotation des cultures ?
On emploie communément le terme de "rotation", même si le mot "succession" est plus simple à comprendre. En effet, les plantes potagères sont classées d'une part par familles botaniques (Fabacées, Astéracées etc) d'autre part par types : légumes-feuilles, légumes-racines, etc. L'idée est donc d'alterner les cultures dans son jardin en tenant compte de ces deux caractéristiques.
Chaque grande famille a ses maladies et ses propres ravageurs : il existe une altise, par exemple qui ne s'en prend qu'aux Brassicacées. Ne pas faire se succéder les cultures est le meilleur moyen de favoriser de manière durable dans son jardin des spores de champignon (cause de nombreuses maladies) ou la présence d'insectes (sous forme de larves, vers ou pupes) sûrs de trouver l'année qui suit la plante hôte de leurs rêves. Sans rotation, très rapidement les maladies et les ravageurs pullulent.
Les rotations sur 3, 4 ou 5 ans
En fonction de la superficie de votre potager, il est possible de suivre ces schémas simples de successions de culture sur 3, voire 4 ou 5 années pour les espaces les plus importants.
Sur 3 ans
Cet exemple de rotation est le plus fréquemment admis. La première année, la première partie du potager recevra une forte fertilisation pour les légumes très gourmands : une demi-brouette de compost pour 10m². La deuxième année, seule la partie ayant accueilli les sobres sera fortement fertilisée pour y cultiver les très gourmands. Et ainsi de suite. Avec ce système simple et peu contraignant, vous avez l'assurance de respecter votre sol et d'assurer son bon renouvellement.
Sur 4 ou 5 ans
Un peu plus compliquée, cette succession de votre sol, en ajoutant une donnée supplémentaire : légumes-fruits ; légumes-feuilles ; légumes-racines ; Fabacées et bulbes.
La rotation s'organisera ainsi : la première année, une demi-brouette de compost pour la partie légumes-fruits, un quart de brouette pour la partie légumes-feuilles et légumes-racines et rien pour les bulbes et les Fabacées. La deuxième année, la fertisation forte se fera sur la partie consacrée aux Fabacées et aux bulbes. Et ainsi de suite.
Il ne faut surtout pas se laisser impressioner par ces schémas qui peuvent paraître un peu ardus : leur enchaînement est très simple et se pratique aisément au jardin. Que l'on soit débutant ou jardinier chevronné, le succès dans la culture est avant tout garanti par une bonne connaissance et un respect maixum de son sol. Ce respect passe obligatoirement par une alimentation régulière. Les cultures prélèvent des éléments nutritifs et puisent dans les ressources. Il est indispensable de s'organiser pour restituer un peu de ce qui est enlevé. C'est d'ailleurs la seule manière de cultiver durabelment et avec bonheur son carré potager.
Les principales familles et leur appétit :
Apiacées (carotte, céleri, fenouil, persil, aneth) : Gourmands
Astéracées (laitue, chicorée, topinambour) : Gourmands
Brassicacées (chou, radis, navet, roquette) : Très gourmands
Chénopodiacées (épinard, bette, betterave) : Très gourmands
Cucurbitacées (courge, melon, concombre, courgette, citrouille, potiron) : Très gourmands
Fabacées (haricots, pois, fève) : Sobres
Liliacées (ail, oignon, échalote, poireau) : Sobres
Solanacées (aubergine, poivron, piment, tomate, pomme de terre, physalis) : Très gourmands
Associer les cultures au potager
Le compagnonnage est l'art de disposer les plantes au potager de manière ç ce qu'elles favorisent la croissance et la qualité des cultures voisines.
De bonnes associations présentent beaucoup d'avantages comme une meilleure récolte et une défense éfficace contre les ravageurs et les maladies. Certaines plante sécrètent naturellement des substances répulsives contre les insectes, améliorent le sol grâce à leurs racines ou encore favorisent la pollinisation en attirant les insectes.
Les associations incontournables :
Les 3 règles d'or :
1) Varier les espèces (légumes, fleurs, plantes aromatiques, arbustes, arbres et plantes sauvages). Planter des plantes supports et des plantes grimpantes côte à côte.
2) Veiller aux besoins essentiels : de l’espace, de la lumière, de l’eau et des nutriments. Associer des plantes hautes aimant le soleil avec des plantes d’ombre par exemple, ou des plantes gourmandes avec des plantes frugales.
3) Attention aux calendriers de culture. Deux plantes peuvent être en théorie de bonnes voisines, mais avec des cycles de végétation complètement décalés !