Réussir la culture de la sarriette

Description :
La sarriette fut longtemps considérée comme une plante officinale destinée à prévenir des problèmes gastriques. Au-delà de cette indéniable qualité, c’est également un superbe arbrisseau de 20 à 40 cm de haut, parfait pour réaliser de jolies petites bordures, avec un puissant mais subtil parfum. Elle est assez facile à cultiver et est aujourd’hui surtout utilisée en tant que plante condimentaire.

Origine – Histoire :
La sarriette est originaire du sud de l’Europe. Elle était déjà connue pendant l’Antiquité et était considérée comme une plante ayant des propriétés magiques et aphrodisiaques. Selon le médecin de l'Antiquité Dioscoride, "la sarriette émeut la luxure". Sa culture ne s’est d’ailleurs pas arrêtée au Moyen-Age puisqu’elle figurait dans le capitulaire de Villis* en tant que plante dont la culture était recommandée dans les potagers des domaines royaux.

Etymologie
: Le terme "sarriette" est le diminutif de l’ancien français "sarrée" qui vient du latin "satureia". Son nom latin "satureja" signifie "herbe à satyre" car cette plante disposerait de vertus aphrodisiaques.

Cycle de vie : Annuelle* et Vivace*.
Mode de reproduction :
Sexué* ou végétatif* par bouturage (création d'un nouvel individu à partir d'un fragment du premier) ou division de touffe (prélever une partie périphérique de la plante avec ses racines puis replanter).

Type de pollinisation :
Allogame*.

Goût :
La sarriette est une herbe au parfum généreux. Son goût riche et épicé est légèrement poivré.

Valeurs nutritives :
La sarriette est une bonne source d'antioxydants et de minéraux. De plus elle aurait des vertus stimulantes, antispasmodiques, antiseptiques, fortifiantes et digestives.

Anecdotes :
La sarriette est une plante qui aurait beaucoup de vertus médicinales. Les feuilles et les fleurs seraient digestives, stimulantes, antiseptiques et antiputrides. Elle aurait aussi des propriétés vermifuges. Dans les années 1970 et 1980, de nombreuses études ont été menées par le professeur de l’université de Montpellier : le professeur Pelecuer. Ces études visaient à prouver les propriétés bactéricides et antiparasitaires de la sarriette. Suite à ces études, les vertus de la sarriette sont aujourd'hui bien connues et son huile essentielles est très utilisée.

Principales sous-espèces et variétés :
Il existe deux types de sarriette. Leur nom de variétés fait simplement référence à leur cycle de vie : Vivace et Annuelle.

Lieux et conditions :
Sous abri : Semer en avril en caissette (à la volée*) ou en godet (en poquet*).
Pleine terre / sans protection : Semer clair en avril ou en mai, en pleine terre, en ligne* continue.
Préparation du sol : Bêcher et désherber pour que les adventices ne fassent pas concurrences aux jeunes plantules. Si le sol est argileux, y incorporer du sable et installer un bon drainage avant le semis.
Température de germination : 20°C.
Nécessité d’un passage au froid : : Pas nécessaire.
Trempage* : Pas nécessaire.
Distançage :
Dans le rang : 20 cm sur le rang.
Entre les rangs : 20 cm entre les rangs.
Profondeur : 2 mm de profondeur.
Temps de levée : 14 à 21 jours.
Eclaircissage : Eclaircir les plants, quand ils ont 3 à 4 feuilles, pour n'en laisser qu'un tous les 20 cm.
Repiquage : Repiquer les jeunes plants (semés en caissette) en godet lorsqu'ils mesurent 4 à 5 cm. Les repiquer une deuxième fois en pleine terre au bout de deux mois de culture.

Température :
La sarriette annuelle, contrairement à la vivace, ne survit pas à des températures négatives.
Rotation des cultures :
La sarriette peut rester en place plusieurs années. En effet, elle n'épuise pas le sol sauf, dans une moindre mesure, en éléments azotés. Il est donc conseillé de planter des fabacées à la suite d'une culture de sarriette.
Plantes compagnes :
La sarriette apprécie la compagnie du poireau, de l'oignon, de l'ail, du pois, du haricot, de la fève, du chou, de la betterave et de la laitue. En revanche, elle n'apprécie pas la présence du radis, de la sauge et des Cucurbitacées (courges, cornichons, melons ou courgettes).

Entretien et vigilance :
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 1.
Temps passé : Peu.
Gestes techniques :
Pour augmenter la production de la sarriette, rabattre les tiges à 10 cm de la souche, chaque printemps.
Risques liés au climat / résistance au gel :
La rusticité de la sarriette vivace dépendra des régions. Elle résistera mieux au gel dans certaines et ne le supportera pas dans d'autres. Quant à la sarriette annuelle, elle ne supporte pas le gel.

Semis :
Semer d'avril à mai, en caissette, à la volée, en godet, en poquet, ou en place, en ligne. Eclaircir quand les plants ont 3 à 4 feuilles et repiquer en place deux mois après le semis.

Entretien / soin :
Repiquage :
Repiquer les jeunes plants (semés en caissette) en godet lorsqu'ils mesurent 4 à 5 cm. Les repiquer une deuxième fois en pleine terre au bout de deux mois de culture.
Arrosage :
Fréquence : Arrosages occasionnels.
Quantité : Arrosages modérés.
Période : Arroser seulement en cas de fortes chaleurs, et du semis à la levée, sauf pour la culture en pot qui demande plus d'arrosage.

Outillage : Arrosoir, sarcloir et binette ou houe.
Désherbage :
Il est recommandé de désherber régulièrement.
Binage* / sarclage* / buttage* / paillage* :
Bner* et sarcler* régulièrement pour aérer la terre. Un paillage* en automne est nécessaire dans les régions à climats froids.
Protections hivernales :
La sarriette n'a besoin d'aucune protection hivernale. La sarriette annuelle se récolte avant l'hiver et la sarriette vivace, une fois en place, passera l'hiver sans problème dans les régions au climat doux.

Récolte :
Partie de la plante :
On consomme le feuillage de la sarriette.
Période :
La sarriette annuelle se récolte de juillet à octobre et la sarriette vivace peut se récolter toute l'année.
Stade :
Récolter la sarriette annuelle à partir de 4 mois après la semis. Récolter la sarriette vivace à partir d'un an après le semis. Dans les deux cas il est conseillé de récolter le matin.

Conservation et stockage :
Mode : Les feuilles de la sarriette se consomment fraîches. Toutefois, on peut les sécher entières ou les réduire en poudre. A conserver dans un bocal hermétique.
Durée : Fraîche, la sarriette se conservera quelques jours au réfrigérateur. Sèche, elle pourra être stockée quelques mois.

Utilisation :
Culinaire : La sarriette commune est l'aromate privilégié de la cuisson des légumes secs. Fraîche, elle relève aussi les salades provençales, le veau et l'agneau grillé, le lapin rôti et le carré de porc. Séchée, elle s'emploie pour parfumer petits pois, ragoûts ou potages, voire farces et pâtés. La sarriette vivace sert surtout à aromatiser le fromage frais (de chèvre ou de brebis) et certaines marinades.
Autres : La sarriette est une plante mellifère, elle peut être installée au jardin pour attirer les pollinisateurs d'été.

Ravageurs et maladies :
Tolérance : Forte.
Maladies :
La sarriette ne semble redouter aucune maladie.
Ravageurs :
La sarriette ne semble pas non plus redouter de ravageurs.

Trucs et astuces : La sarriette éloigne par son odeur les pucerons et les moustiques. Il est donc astucieux de l'installer au potager à côté de plantes qui y sont sensibles. De plus, la récolter régulièrement favorise l'apparition de nouvelles feuilles.