Classification :
Ordre : Brassicales
Famille : Brassicassée
Genre : Brassica
Espèce : Chou-fleur
Nom latin : Brassica oleracea var botrytis
Réussir la culture du chou fleur
Sommaire
FICHE BOTANIQUE
Description :
L'appellation "choux à fleurs" désigne des espèces cultivées non pour leurs feuilles, mais pour leur inflorescence, soit le chou-fleur et le brocoli. Le brocoli est une fleur prête à s'épanouir, alors que le chou-fleur est un organe pré-floral composé de cellules embryonnaires (un méristème), qui, si on le laisse évoluer, continue sa croissance en tiges florales qui porteront des fleurs jaunes ou blanches, typiques du genre Brassica, puis finalement les graines. Le chou-fleur classique en France est blanc, mais il existe de nombreux types traditionnels de diverses couleurs, comme le Violet de Sicile (violet) et le Romanesco (jaune soufre). Ces types ont récemment été améliorés, et apparaissent sur les marchés européens.
Origine – Histoire :
Très appréciés, les brocolis ont fait l'objet d'une sélection sur les plantes qui en produisaient le plus et de meilleure qualité. Par la suite, les sélections successives ont permis d'obtenir des variétés assez hâtive à pomme qui accomplissent leur cycle en une seule saison maraîchère. Ce sont elles qui ont donné le chou-fleur. Il a été introduit en Europe de l'Ouest à partir du XVème siècle et est considéré comme un mets de choix jusqu'au XVIIème siècle. Arrivé en France au XVIème siècle, le chou-fleur fut longtemps considéré comme une plante ornementale et a eu du mal à s'installer. Sa culture ne s’y développe qu’à partir de 1830. Mais aujourd'hui, c'est de loin le chou le plus consommé : il représente une surface cultivée 4 fois plus importante que tous les choux réunis.
Etymologie
: Le chou-fleur tient son nom de l'association de "chou" et de "fleur" par inspiration de son nom italien "cavolfiore". Son nom de variété "botrytis" pourrait venir du champignon du même nom, à l'origine de la maladie de la pourriture grise, qui a exactement la même forme qu'un chou-fleur.
Synonymes et autres noms : Chou de Chypre, Chou de Syrie.
Cycle de vie : Annuelle* ou bisannuelle* cultivée comme une annuelle*.
Mode de reproduction :
Sexué*.
Type de pollinisation :
Allogame* avec pollinisation par insectes.
Goût :
Cru, le chou-fleur a un goût très frais et doux. Cuit, son odeur est forte mais le goût reste assez neutre s'il est cuit à la vapeur.
Valeurs nutritives :
Le chou-fleur a de nombreux atouts santé, dont le premier est sa richesse en fibres douces, utiles pour un bon transit intestinal, ainsi qu'en minéraux, notamment calcium, magnésium et potassium. Il est également bien pourvu en vitamines du groupe B et, plus inattendu, en vitamine C.
Anecdotes :
"Les filles naissent dans des roses et les garçons dans des choux". Cette expression populaire, certainement inventée au XIXème siècle par les parents en manque de réponses à la question qui fâche, aurait diverses origines possibles. Il semblerait que le chou soit un symbole de fertilité depuis l'Antiquité tout comme la rose. Il portait "malheur" à cette époque d'associer les jeunes garçons à des symbole de féminité, alors la rose fut choisie pour les filles, et le chou pour les garçons.
Principales sous-espèces et variétés :
Di Sicilia violetto, Flora blanca, Romanesco, tardif d'Angers, Verde di macerata.
FICHE DE SEMIS
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Périodes : De janvier à septembre selon les variétés.
Type de semis : Semer en ligne*.
Poids pour mille graines (PMG) pour l’espèce : Environ 2,2 à 4,7 grammes.
Densité : De 1 à 2 plants / m².
Lieux et conditions :
Sous abri : Semer sous abri de janvier à mars. Ce type de semis convient à la variété Di Sicilia violetto.
Pleine terre / sans protection : Semer en pépinière de avril à juillet (variétés Di Sicilia violetto, Flora blanca, Romanesco et Verde di macerata) à 4 cm en tous sens. Semer directement en pleine terre, de juillet à septembre les variétés de printemps comme le tardif d'Angers.
Préparation du sol : Bien décompacter le sol avant la plantation ou le semis en place et ajouter une fumure riche en potasse sans trop d'azote.
Température de germination : De 18 à 20°C.
Nécessité d’un passage au froid : Pas nécessaire.
Trempage* : On peut faire tremper les graines quelques heures pour améliorer la germination, mais cela n'est pas indispensable.
Distançage :
Dans le rang : 80 cm dans le rang.
Entre les rangs : 80 cm entre les rangs.
Profondeur : 1 ou 2 cm de profondeur.
Temps de levée : De 6 à 10 jours.
Eclaircissage : Eclaircir à 10 cm en tous sens après la levée.
Repiquage : Après un semis sous abri, repiquer une première fois en pépinière, quand les plants ont 3 à 4 feuilles à 10 cm, puis une seconde fois en pleine terre, quand les plants ont 6 à 8 feuilles à 80 cm en tous sens. Après un semis en pépinière, repiquer une seule fois après l’éclaircissage, directement en place, quand les plants ont 6 à 8 feuilles, à 80 cm en tous sens.
FICHE DE CULTURE
Contexte environnemental :
Zone climatique et rusticité : Le chou-fleur apprécie les climats tempérés, mais s'adaptera très bien à tous les climats français.
Type de sol : Sol riche, profond, frais et humifère.
pH : Sol neutre voir légèrement basique.
Humidité : Sol bien drainé.
Température : Le chou-fleur n'est pas difficile en ce qui concerne les températures mais apprécie une certaine régularité. Le stress provoqué par des changements radicaux de températures ne lui est pas favorable.
Exposition : Ensoleillée voir mi-ombre dans les régions les plus chaudes.
Rotation des cultures :
Afin d'éviter d'attirer les ravageurs spécifiques aux choux-fleurs et afin de ne pas entretenir la présence de champignons parasites dans le sol, il est recommandé de ne pas replanter de choux ni de légumes ou d'engrais verts de la même famille (tels que les radis, les navets, la roquette, la moutarde ou le colza), avant 5 ou 6 ans au même endroit.
Plantes compagnes :
Certaines plantes aromatiques (au parfum prononcé) peuvent masquer l'odeur des choux et donc de leurrer les ravageurs qui se repèrent à l'odeur. On peut donc entourer les choux de mélisse, de sauge, de romarin, de coriandre, d'aneth, mais aussi d'œillets d'Inde ou de tomates. De plus, certaines plantes, grâce à leur teneur en huiles essentielles, ont la faculté de repousser des parasites spécifiques des choux tels que le genêt (qui repousse la piéride, la noctuelle ou l'altise) ou le sureau (qui repousse les pucerons par exemple).
Entretien et vigilance :
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Temps passé : Moyen.
Gestes techniques : Sur les choux-fleurs blancs il est conseillé, en fin de culture, de se servir des grandes feuilles pour couvrir l'inflorescence de la lumière et ainsi lui garantir une couleur blanche parfaite.
Risques liés au climat / résistance au gel :
Le chou-fleur est relativement rustique et survivra à de basses températures. En revanche, s'il fait trop froid il montera vite à graines. Il est donc conseillé de le protéger l'hiver dans les régions à hiver rigoureux.
Semis :
Semer de janvier à septembre sous abri (2 repiquages) ou en pépinière (1 repiquage), en ligne à 1 ou 2 cm de profondeur. Mettre en place définitivement à 80 cm en tous sens.
Types selon variétés :
Culture précoce : Si le chou se récolte après 70 à 130 jours de culture il est dit précoce, c'est le cas des choux-fleurs : Di sicilia violetto, Flora blanca. Culture de saison : Si le chou se récolte au bout d'environ 120 à 170 jours, il est dit de saison. C'est le cas des choux-fleurs : Verde di macerata, Romanesco. Culture tardive : Si le chou se récolte après plus de 200 jours il est dit tardif. C'est le cas du chou-fleur tardif d'Angers.
Entretien / soin :
Repiquage :
Après un semis sous abri, repiquer une première fois en pépinière, quand les plants ont 3 à 4 feuilles à 10 cm, puis une seconde fois en pleine terre, quand les plants ont 6 à 8 feuilles à 80 cm en tous sens. Après un semis en pépinière, repiquer une seule fois après l’éclaircissage, directement en place, quand les plants ont 6 à 8 feuilles, à 80 cm en tous sens.
Arrosage :
Fréquence : Arrosages réguliers.
Quantité : Arrosages abondants.
Période : Tout au long de la culture.
Outillage : Arrosoir et binette ou houe.
Désherbage :
Un désherbage régulier est recommandé durant toute la croissance du chou-fleur.
Binage* / sarclage* / buttage* / paillage* :
Les choux-fleurs demandent à être buttés en cours de culture. La terre ramenée au pied au long de la saison améliore leur ancrage dans le sol et permet un meilleur développement racinaire. Une fois ce travail accompli, ils peuvent être paillés pour limiter les arrosages.
Protections hivernales :
Pour permettre au chou-fleur de ne pas monter trop vite à graines à cause du froid de l'hiver, il est conseillé d'installer une protection hivernale tel qu'un paillage épais ou un voile d'hivernage.
Récolte :
Partie de la plante :
On consomme l'inflorescence immature (le méristème) du chou-fleur.
Période :
De juillet à janvier et de mars à mai pour le tardif d'Angers.
Stade :
Le méristème est récolté avant que le chou ne passe au stade de la floraison, sans quoi il devient impropre à la consommation. A la bonne période il sera bien compact au toucher.
Rendement moyen : On peut compter environ de 500 grammes à 2 kg par pied.
Conservation et stockage :
Mode : Couper l'inflorescence au ras du sol. Récolter au fur et à mesure des besoins et conserver au frais ou congeler.
Durée : On doit consommer le chou-fleur frais le plus rapidement possible après la récolte, mais s'il est congelé il se conserve très bien quelques mois.
Utilisation :
Culinaire : Le velouté de chou-fleur au saumon fumé est l'une des nombreuses manières de préparer le chou-fleur. Le chou-fleur cru, servi avec une sauce à l’avocat, à l'ail ou au yaourt, est généralement très apprécié en apéritif ou en pique-nique. On peut aussi le cuire et le préparer en salade, en flan, avec des œufs et de la crème fraîche, en mousse pour accompagner des rôtis de bœuf (ou de veau), en terrine, avec du fromage de chèvre frais et des herbes, en gratin, avec de la béchamel et même en beignets. Enfin, on peut le rôtir entier au four, légèrement brûlé il prend d'autres saveurs.
Ravageurs et maladies :
Tolérance : Faible.
Maladies :
Du côté des maladies, le chou-fleur est sensible au classique oïdium, ce champignon identifiable à son feutrage blanc sur la face supérieure des feuilles qui peut se montrer ennuyeux. Habituellement, une culture bien nourrie et correctement espacée s'en remet sans traitement particulier. Le mildiou est la principale maladie des choux, qui se déclare par temps froid et humide, surtout sur les jeunes plants. Une pulvérisation de bouillie bordelaise peut suffire à contenir la maladie.
Ravageurs :
Les semer l'été est toujours un risque, tant les altises (des puces de jardin) peuvent s'en régaler. L'inévitable voile de forçage ou filet anti insectes est alors de mise. On peut également déplorer des dégâts de pucerons. Le plus souvent, leurs prédateurs naturels, hébergés dans nos jardins, limitent la profusion au cours de la saison. Un ou deux passages de savon noir peut suffire si les quantités cultivées ne sont pas importantes, un simple ramassage manuel est tout à fait suffisant. Il faut également surveiller les limaces tout au long de la culture. Pour s'en débarrasser on peut épandre un bandeau de cendres de bois ou semer un mélange anti-limaces. On peut aussi installer une muraille anti-limaces ou utiliser des auxiliaires de culture. La mouche du chou, la piéride du chou et les noctuelles peuvent aussi s'inviter dans cette culture. Des solutions polyvalentes existent pour s'en débarrasser comme un voile anti-insectes ou la pulvérisation d'extrait de tanaisie qui permet de lutter contre ces trois parasites. Le piégeage à phéromones peut aussi s'avérer utile tant pour la piéride que pour les noctuelles.